La maison...

Chrego rentra ce soir là avec Santos, le chien de Zazounette qu'elle lui avait demandé de garder pour cette nuit... Zazou lui avait également confié les bottes de Méro que Santos adorait mâchouiiler, histoire que le chien se tienne tranquille. Arrivé sur le perron, Chrego se tourna vers Santos:

Eh bé, je sais pas si c'est que Méro les avait mises dans le fumier pour les assouplir, mais qu'est-ce que ça empeste! P'tet que les chiens ont un meilleur odorat qu'les hommes, mais alors ils ont aussi des goûts de chiottes!

Chrego sourit en regardant Santos, et lui dit:

Allez! rentre à l'abri, avec c' temps, tu s'ras mieux dedans... malgré qu'on dise que c'est un temps de chien!

Une fois tout le monde rentré, Chrego referma la porte.

Ce matin là Chrego avait plus de mal qu'à l'accoutumée pour émerger: il se sentait tellement perdu, désespéré... Aucune nouvelle de son sergent préféré depuis si longtemps, l'aurait-elle totalement oublié? Chrego ressassait sans arrêt ces choses dans sa tête, sans jamais y trouver plus de réponse.

Il se leva péniblement, et ralluma le feu dans la cheminée - l'heure tardive avait eu raison des dernières braises...

A défaut de mieux, un peu de chaleur du feu, ça s'ra toujours çà, pensa-t'il... Pas envie de sortir, à quoi bon? J'crois que j'vais rester là un bon moment aujourd'hui.

Puis Chrego s'assit dans un coin, une bouteille pas bien loin, et se perdit à nouveau dans ses interrogations...

Quelques heures plus tard...
Bon, mon gars, tu vas pas rester comme un vieux bougre à ruminer, faut te changer un peu les idées là!, se dit-il...

Chrego se leva et partit faire un tour dehors, sans but précis.

En cette belle journée Tess décida d'aller rentre visite a son chrego

Elle arriva par le petit sentier qui sortait de la forêt et sourit....... sa maison était splendide

Elle arriva devant sa porte, frappa doucement et attendie

Chrego était tout juste rentré de ses champs pour la récolte en cours, et n'avait pas eu le temps de se changer... Il faillit ne pas entendre les petits coups discrets frappés à la porte:

Tess! Je suis heureux de te voir, entre, je t'en prie.... et excuse moi, je ne suis guère présentable, mais avec tous ce travail à mes champs...
Il embrassa Tess sans lui laisser le temps de répondre, et la fit entrer.

Je... enfin tu vois, je n'ai pas eu le temps d'aménager grand chose, c'est assez rudimentaire encore, mais entre...

Sentant le pain en train de griller approcher du point de non retour, il jeta un oeil vers la cheminée:
Je me faisais une bonne tisane bien chaude, avec un peu de pain grillé au feu de la cheminée, tu en veux?

Tess entra et l'embrassa longuement

-Ta maisonnée est adorable tu as tout le temps de reflechir de ce que tu auras envie d'en faire par la suite

Elle lui tendie alors un bouquet de fleurs





-Tiens voici un petit quelque chose pour égayer ton interieur

Tess sourit et reprit

-Oui je veux bien partager avec toi de ce pain si chaud et une tisane

Son ventre criait famine car sa grotte se désemplissait en nourriture et elle grelottait de froid en le regardant

Chrego sourit...
Merci pour les fleurs... elles sont si jolies! il faut bien çà pour que mon intérieur est l'air de quelque chose, je crois...

Chrego servit deux bols de tisane, en donna un à Tess... Puis il retira les tartines, les recouvra de confiture et les tendit à Tess.


Mais viens donc près du feu, tu sembles frigorifiée...

Je suis peu disponible ces jours-ci, je m'en excuse. Avec tout ce travail....

Et puis, j'ai encore tant de choses dans ma tête... je suis si fatigué, tu sais...

Tess le regarda et mangea ses tartines en buvant son breuvage bien chaud avant de s'assoire près de lui en l'ecoutant

-Tu pense encore a celà?

Tess soupira puis se leva

-Alors je vais te laisser car tu n'as pas la tête libre pour moi et je ne peux concevoir d'être dans tes bras si tu pense encore a une autre

Elle reprit ensuite

-Moi aussi je suis épuisée mais j'etais heureuse de pouvoir venir te voir malgré tout.........

Elle se leva et en grelottant de froid ressorti de chez lui pour aller se refugier au fin fond de sa grotte

Chrego avait du laisser partir Tess, terriblement triste du trouble dont il était lui-même la cause. Sa soirée en taverne ensuite lui apporta encore moins de réconfort. Il se maudissait intérieurement, responsable qu'il était de tant de désastre autour de lui.

Qu'est ce que tu es en train de faire, là, mon pauvre gars? Tu ne vois pas qu'à force de chercher le bien des gens tu ne causes que leur malheur? Tu ne mérites plus rien, ils ont raison de tous vouloir t'effacer de leur mémoire. Après tout, qu'ont-ils à gagner à te fréquenter? Je vais te le dire: rien, ou pire: du désespoir. Et çà, ça ne peut pas durer.

Chrego se dit qu'il resterait là, à nouveau, quelque temps. à quoi bon chercher une sérénité qu'il ne trouverait sans doute jamais.

Il se sentait faible...

Chrego se sentit secoué de toute part, sans doute un cauchemar... Puis de l'eau lui éclabousse le visage, le faisant s'éveiller dans un sursaut, l'eau était si froide....

Il s'assit péniblement, un peu trempé et encore vaseux de son sommeil, la faim à peine calmée par ce qu'il avait finalement avalé tout à l'heure. Se frottant les yeux, il distinga un visage familier...

Kallhan? Toi, ici? Mais comment es-tu entrée?

Elle attendit que Chrego reprenne ses esprits.

Après avoir lu ton pigeon qui m'a un peu alarmé, j'ai décidé de venir. Comme tu ne répondais pas, j'ai essayer d'ouvrir et ta porte était ouverte. Mais je peux repartir si tu veux. Je passais simplement voir comment tu allais.

Chrego voyait Kall plus nettement maintenant...

Mon pigeon?... Ah oui, mon pigeon... mas ce n'était que la réponse au tien... il m'avait un peu... surpris, je dois dire, je ne m'y attendais pas... enfin, pas trop... mais merci, Kallhan... il m'a fait... du bien, finalement...

Citation :

Mais je peux repartir si tu veux. Je passais simplement voir comment tu allais.

Parler le fatiguait, mais Kallhan était venue jusqu'à lui, alors il pouvait bien faire un effort, lui aussi...
Partir? non, pourquoi... Je... suis dans un triste état... comme tu vois, mais ta visite... même inattendue... me fait plaisir, tu sais. J'irai mieux... physiquement... dans quelques jours, j'espère...

Je ne voulais pas que tu fasses ce que tu as dis dans ton pigeon. Rien ne vaut la peine d'en finir. Surtout pas ça. Mais je vois que tu es fatigué. Va te reposer, je repasserais d'ici quelques jours, quand tu iras mieux.

Kall se dirigea vers la porte, posa son regard sur Chrego et sorti.

Chrego accompagne Kallhan du regard...

Merci.... d'être venue.... Kallhan...

Ses maigres forces ne permettaient pas à Chrego de rester éveillé bien longtemps. Quelques mots résonnaient dans sa tête:

Citation :

Je passais simplement voir comment tu allais...
Je ne voulais pas que tu fasses ce que tu as dis...
Rien ne vaut la peine d'en finir...

Chrego fut gagné à nouveau pas le sommeil...

Le moment était venu de partir... S'isoler un peu de Montauban, faire le point. Réfléchir... Chrego prépara ses affaires, sans trop se charger. Il jeta un oeil un peu complice à Santos, le chien de Zazounette, qu'elle lui avait confié pendant ce voyage.

Tu vois Santos, tu vas être obligé de me supporter un peu plus longtemps que d'habitude... Mais ça me plait bien à moi tu sais, que tu viennes... même si pour ça je dois supporter les vieilles bottes de Méro, moi...

Allez viens, on y va.

Chrego referma la porte et partit avec Santos qui gambadait devant.

Kall se promenait de bon matin dans le village. Après avoir été à la mairie voir les offres d'emploi et manger un morceau, elle se retrouva, elle ne sait comment devant la maison de Chrego. Elle prit un morceau de parchemin et lui laissa un mot.

Citation :

Depuis ton départ un vide reste au fond de moi.

Kall

Après avoir marché une bonne partie de la nuit dans le froid, Chrego rentrait tout juste de ce long voyage. Santos semblait réjoui de retrouver Montauban, sans doute à travers les odeurs familières qu'il reconnaissait un peu partout.

Toi aussi tu es content de rentrer, hein Santos? On va vite retrouver ta maîtresse et Méro, ne t'inquiète pas... Ce soir en taverne, s'ils n'ont pas trop changé leurs habitudes en notre absence.

Le jour pointait tout juste à l’horizon. Chrego glissa la clef dans la serrure et ouvrit la porte. Il fut saisi par le froid humide qui s'était installé dans la maison en l'absence de tout feu depuis si longtemps.

Brrrrrr, pas très chaleureux tout çà... Allez viens Santos, on va remettre la cheminée en marche pour se réchauffer un peu, on en a bien besoin!

A peine entré, Chrego vit un parchemin, sans doute glissé sous la porte en son absence. Il en prend connaissance, et à sa lecture est parcouru d'un léger frisson. Il sourit, se murmurant à lui-même: Kall... tu sais que tu me manques aussi...

Le feu allumé et crépitant dans la cheminée, Chrego pose un grand chaudron d’eau à chauffer dessus. Après que l’eau soit suffisamment tiède, il la verse dans un baquet avec de l’eau froide pour prendre un bain. Il ne pouvait tout de même pas se présenter dans l’état où il était, après cette longue marche!

Lavé, des habits propres sur lui, il se sentait déjà bien mieux. Prêt pour tant de choses… Pas même le temps de sortir qu’on frappait déjà à sa porte ! Santos poussa un « ouaf ouaf » de principe.

Chuuuut, Santos, pas la peine d’ameuter tout le quartier !

Chrego alla ouvrir, et découvrit l’heureuse surprise :
Kallhan ! Quelle joie de te revoir, enfin... Entre vite au chaud, ne reste pas dehors…
C’est toi qui as fait tout çà ? Mais pose donc sur la table, quelle merveilleuse idée que ce petit déjeûner…

Chrego arrivait à peine à y croire : Kallhan était bien là, juste devant lui… Il lui souriait, le cœur battant à un rythme effréné, mais si fébrile depuis quelque temps à l'idée de ces retrouvailles. Il voulait la prendre dans ses bras, la serrer tout fort contre lui, mais n'osait pas, pas encore... Que ressentait-elle encore pour lui? Il n'était pas vraiment certain.

Il prit les mains de Kallhan dans les siennes et lui sourit, tendrement.
Kall, tu es ravissante, plus belle encore que dans mes pensées depuis ce temps. Tu m'as tant manqué...

Citation :

Kallhan ! Quelle joie de te revoir, enfin... Entre vite au chaud, ne reste pas dehors…
C’est toi qui as fait tout çà ? Mais pose donc sur la table, quelle merveilleuse idée que ce petit déjeûner…

Kall sourit en voyant Chrego. Cette absence lui avait paru si longue. Et elle ne savit pas comment aller se passer cette rencontre.

Merci. Je me suis dis que c'était bien comme retrouvailles un petit déjeuner. Tu m'as tellement manqué. Je me suis sentie si abandonnée.

Elle se mit a déballer les provisions sur la table.

Tu dois avoir faim après ce voyage. Viens mangeons.

Elle aurait aimer qu'il la prenne dans ses bras, mais elle n'osait pas lui demander.

Citation :

Tu dois avoir faim après ce voyage. Viens mangeons.

Faim? oui, en effet...

Encore tout envahi par l'émotion de revoir sa si chère Kallhan, celle qui n'avait jamais vraiment quitté son coeur malgré ce qui s'était passé, il l'invita à s'asseoir et ils commencèrent à déjeuner. Chrego racontait un peu de son voyage, les quelques jours à Narbonne, les amis rencontrés là-bas, la mer et sa magie.... Les aventures du voyage du retour, quelques facéties de Santos.

Il dévorait le petit déjeûner que Kallhan lui avait confectionné, sans s'en rendre vraiment compte. Il était intarissable, se sentant si bien ici, près du feu, avec Kallhan chez lui, à côté de lui, tout près. La main de Chrego effleura plusieurs fois celle de Kallhan. A chaque fois un frisson le parcourait. Elle avait l'air de ressentir la même chose que lui, elle lui souriait... Elle est si belle...

Chrego passa une main autour des épaules de Kallhan, la rapprochant de lui. Il ne lui en fallait pas plus en cet instant pour être si heureux...

Kall regardait Chrego dévorer le petit déjeuner. Elle écoutait en même temps le récit de son voyage. Elle repensa au voyage qu'ils avaient projeté tous les deux, avant...

Chrego lui effleura la main plusieurs fois. Elle ressenti en elle quelquechose. Un peu ce qu'elle a ressenti un soir de septembre. Machinalement elle lui souriait.

Cette absence état du passé. Elle voulait ne penser qu'à l'avenir.

Quand Chrego passa sa main autour de Kall, elle le regarda dans les yeux. Un regard tendre et plein de promesses. Elle approcha ses lèvres des siennes et l'embrassa...